Nostalgia harmonica

m0nni



De nos souvenirs blessés,
Nous avions gardés les morceaux, précieusement dans une boite rouillée. Les bords abimés et déchiquetés de ces moments, de ces instants, nous avons décidés de ne pas oublier.
Près d'un arbre on l'aurait enterré cette boite blessée et cabossée mais on l'a juste enfouie sous une montagne de nouveaux soucis.
Sous la pression du temps qui passe, elle devenait si blessante, elle se détériorait, et la seule pensée de sa réouverture, était teinté d'angoisse et d'amertume.
Un jour, un soir elle a vibrée, pressant sur le cœur ses nostalgies passées. Et dire qu'on l'avait presque oubliée notre chère réceptacle à pensées.
Alors on s'est retrouvés et on l'a ouverte. Au départ, nous tournions autour, comme deux animaux en voulant à la même proie. L'oeil vif et le verbe las, nous changions les sujets comme on tourne une roue sur laquelle il manquerait les cases gênantes. Puis le désir d'ouvrir cette boite devenant si obsédant, nous nous toisâmes de plus près. Nous frôlâmes nos orgueils, puis l'on se mit à parler. Les mots ont découlé et sans s'arrêter, morceaux après morceaux nos avons sortis ces souvenirs et les avons recolés à coups de maux. Les heures ont passé et le puzzle fut à nouveau complet. Nous avions gardé une distance respectable, un éloignement timide et prudent. Face à ce spectacle d'un combat terminé, nous voilà face à face, un désir violent de nous étreindre à nouveau et une peur terrible de se toucher après tant de temps et de souffrance. Doit-on recommencer tout ça, recréer ce lien malmené mais jamais détruit entièrement ?
Pendant que mon esprit et mon corps étaient en train de s'interroger sur les pourparlers, sur les modalités de ces retrouvailles, tu m'as prises dans tes bras.
Sans réfléchir, sans calculer tu as fait ce que tu aurais du faire à l'époque, tu n'as pas lâché mon corps, pressé contre le tiens, promesse d'un avenir que tu sais incertain. Nous nous sommes libérés, et nous sommes regardés, deux âmes en peine à la recherche d'une amitié passée, et en l'espace d'un regard, nous l'avions retrouvée. Elle nous poussa l'un vers l'autre à nouveau, peut être aussi fort et violemment qu'elle nous avait séparés. A cette instant, nous savions que qu'était la volonté d'une éternité, nous savions que ce moment serait liés à ce puzzle que nous venions de recomposer.
Tu es un artiste maudit, maudit parce qu'artiste sensible, le bonheur ne t'es pour toujours qu'éphémère. Je suis ta muse fidèle, parceque nos âmes seront toujours liées et se retrouveront autour de ta créativité.

Commentaires

Nico a dit…
sublime, en lisant le texte, je vois les images dans ma tête. Et après avoir lu quand même pas mal de tes oeuvres, je peux te dire que c'est souvent leur conclusion que tu fais la plus saisissante. Ah "les artistes maudits" quelle belle et ténébreuse expression

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