Il est...

Il est dans les silences, l'essence de ce que l'on dit.
Il est dans les non dits, l'importance de ce qu'on relève.

Il est dans les attentes, l'espoir renaissant des vies premières.

L'ère des toiles, remplacé par l'ère de la toile, immédiateté des émotions.
Privilège de pouvoir, apogée de ne pas savoir.
L'on peut aimer à distance, s'aimer en reflet, souffrir en silence, écrire et se voir, s'entendre et se croire, proches.
l'on peut énerver et se détester, demander sans regarder, oser sans regretter, zapper et partager, reprendre ce qu'on l'on a donné.
Mais malgré tout ça on ne peut pas savoir ce que l'autre est, on ne veut pas connaître l'étranger, on ne veut pas assumer, regretter, s'éduquer, s'étonner, on ne veut pas donner mais échanger.
On peut faire de la toile, un lieu de partage et de création, de culture et de remise en question. Pas seulement un lieu d'assouvissement des plaisirs frustrés, des vies gachées, des parlers poubelles, des lointains perdus, des espoirs déçus. De tous ces anges déchus de la vie, qui peuvent se cacher, se créer des êtres qu'ils ne seront jamais mais pour qui, on pourrait l'espace d'un instant, les prendre et peut être même les aimer.

Donner sans échanger, car l'échange ce n'est pas véritablement l'amour, c'est d'abord l'intérêt. L'espace d'un instant juste donner ce serait-ce que de son temps, sa compréhension si ce n'est pas son écoute, se serait plus bon que rester prostrés tous autant que nous sommes dans nos égaux démesurés.