Va jouer plus loin !
Photo: Stéphane Barbier
Perrine Griselin nous revient plus pertinente que jamais. Avec son écriture folle, acide, terriblement lucide, elle s’attaque à un nouveau sujet : la liberté d’expression. Tout un programme dans une société qui semble s’en éloigner de plus en plus sans que personne ne s’en émeuve ! 20 personnages vont traverser la scène, de « l’homme en costume fatigué » au « dictateur idéal », « la pleureuse » ou « Dark Vador », grâce à la voix de cette auteur hors du commun qui a décidé pour ce texte de reprendre son premier métier, celui de comédienne. Une occasion de ne pas rater de rire jaune et aux éclats.
Lorsque j'écris, je suis Dieu... Se prendre pour Dieu n'est pas très original, ni très difficile, je connais plein de gens qui le font, certains le font même bien mieux que d'autres, mais beaucoup, quand même, le font très bien et dans ce nombre je dois dire que nous sommes quelques uns, voire même un certain nombre à écrire.
Je ne sais pas si Dieu écrivait lorsqu'il a fait le monde, je ne sais même pas si c'est lui qui a fait le monde au demeurant, mais avouons que si ce n'était pas lui, il faudrait rendre un coup de chapeau émerveillé à son service de presse, parce que l'idée de sa paternité est quand même très largement répandue. Dieu seul était, lorsqu'il a fait le monde, étant Dieu, j'ai donc besoin moi aussi d'une relative complète solitude. En effet je dis une relative complète solitude car une relative complète solitude permet de ne pas fantasmer la présence humaine au point d'avoir l'incontrôlable nécessité de la créer...
Un encadrement discret mais présent au service de la création, des oreilles attentives, des interlocuteurs vigilants et passionnés, c 'est la chance que n'a pas eue Dieu. Dieu seul était et la schizophrénie n'a pas attendu longtemps avant de s'emparer de son esprit ! Dieu créa donc l'homme, à son image forcément et à ce moment là, au lieu de l'écrire...
« Au commencement était le verbe », j'essaierai de ne pas oublier !
Perrine Griselin
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