"Love, love, love"

Denis Collette




J'en ai vu des poèmes et des écrits sur l'amour,
dans lesquels la niaiserie était jumelle des clichés.
J'en ai lu des textes et des essais sur l'amour,
où leurs auteurs étaient lamentablement hébétés.
Alors je me lance pour pouvoir contrer ces choses et ses mots trop employés qui perdent tous leurs sens.
Ca sera je l'espère mieux, mais je ne vous fait pas de promesses, peut être que ça paraîtra même plus bête.
Dans tous les cas je n'aurai pas besoin de l'écrire tous les mois pour me féliciter de cela.
Ce n'est pas l'amour que j'aime, c'est horrible au fond.
L'amour rend dépendant et possessif, ça rend aigri et jaloux parfois maudit et fou.
L'amour rend nostalgique et déçoit lorsqu'il n'arrive pas à la hauteur de nos espérances.
L'amour demande toujours plus et mieux, réclame un air de perfection, mêlé à nos envies de pureté.
Ce que j'aime c'est la personne, ce qu'elle est et devient.
Je n'aime pas me sentir amoureuse, je déteste ça.
L'amour trahi et rend aveugle, il s'insinue et nous murmure des illusions.
Il serre nos coeurs et nos pensées s'en retrouvent barricadées.
Il ne laisse pas la place aux erreurs et s'enrobe de grands sentiments.
Quand je le vois ce n'est pas sa perfection que je pourrai imaginer
Ce n'est pas non plus un physique idéalisé
Ce n'est pas un humour hors du commun ou une intelligence éblouissante
Ce n'est pas une force de la nature, ni une attention flagrante.
Ce n'est pas une folie douce ou une rare gaieté.
Quand je le vois c'est juste un homme à qui mon destin est lié,
une évidence subrepticement tombant sous le sens,
un regard qui s'imbrique dans le mien, une main qui s'est glissé dans la mienne
C'est juste une réalité de rapprochement unique, peut être indéfinie, peut être limitée.
Quand je le vois, je le ressens d'abord, je l'écoute approcher, je l'envie d'être lui.
Je le ressens plus que tout, que nos mots ou nos gestes.
S'il est contre moi je le sais, mais lorsqu'il est loin de moi je ne l'attend pas, je sais juste que le mouvement suivant nous rapprochera.
Si l'amour est pendule, à chaque fois que je passe là où tu es, j'ai envie de m'arrêter
Si l'amour est fendu, je saurai où me glisser pour le colmater
S'il est imparfait, je le laisserai tel quel, contemplant ses erreurs comme autant de secrets
Si l'amour était toi, pourrais-je te protéger des rapaces affamés.
Si l'amour est foetus, se peut-il qu'il grandisse pour nous quitter un jour.
Faudra-t-il que chacun parle d'amour pour comprendre enfin qu'il ne sera jamais "un".

Commentaires

Anonyme a dit…
un texte moins niais que ce qu'on a l'habitude de voir sur l'amour hein ? Moi je dis : pari réussi ! Tu visites l'amour dans sa vérité, ses interrogations, ses pulsions... et sa noirceur. Et c'est bon.
Sokola a dit…
Merci mon Nico, j'avoue que le pari n'était pas forcemment gagné car même avec la meilleure intention du monde, on a vite fait de reprendre de mauvaises habitudes, mais avec un peu de rigueur, on y arrive.

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