Rêverie festive
Comme un papillon de nuit attiré par la lumière, je m'agite vers ces ambiances qui m’attisent. Beau et triste à la fois, il y a ces ailes qui s'affolent, sa blancheur qui rayonne, les mouvements saccadés qui s'associent aux dessins de son parcours invisible qui s'évanouira dans les airs.
La beauté de cette attirance réside dans la tristesse de la fugacité du moment. Il y a une éternité dans ce vol en suspension qui se confronte à l'éphémère vie de cet être. Il ne pourrait pas lutter contre son attirance pour cette lumière, l'agitation, le monde.
Pourtant c'est au moment où le silence se fait, la lumière s’éteint qu'enfin il s'apaise et se pose. Il repose ses ailes, se rassemble, se fait oublier et reste pourtant là, un peu absent.
Le silence est d'une douceur, d'une qualité, qu'il permet alors d'écouter tout ce qui se vit à l'intérieur. Les pensées tels des atomes qui se percutaient, s'entrechoquaient commencent à se côtoyer plus lentement. Les yeux qui observaient toutes ces couleurs, saturés, arrivent enfin à fixer chaque aspérités et nuances. Les mains qui s'activaient, agissaient et s'agitaient sans cesse, arrivent enfin à prendre le temps de toucher, de caresser, retrouvant ainsi toute leur intentionnalité.
S'il y a un manque qui se créé, c'est par le toucher. Socialement, sanitairement, craintivement... Toutes les peurs se sont muées en distance, tout touché devient subversion. Pourtant dans une alternative réalité, se transmettait dans une caresse, un geste, une main posée ou apposée, toute la bienveillance et l'amour au monde qui apaisait les peines solitaires, les manques d'amour, les détresses haineuses. Il n'y avait pas d'arrière-pensée que de donner. Il n'y avait pas d'attente différente que celle de celui qui donnait et de bonheur exprimé que pour celui qui recevait. Pas de honte, pas de gêne, pas de rêve ou de peine. Il n'y avait que le moment, présent, rassurant, d'une humanité grandiose dans la bonté qu'elle génère pour permettre aux corps meurtris l'espace d'un instant, un répit.
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