Je t'ai décalqué sur mon arbre

Samuel Butzer

On croit souvent à raison ou tord
Qu'on entre dans la vie des gens aussi facilement qu'on en sort
On pense souvent n'avoir qu'effleuré la surface
Sans y avoir laissé de traces
Mais, les souvenirs s'impriment dans nos âmes
Comme des feuilles décalquées sur les arbres
L'on n'oublie pas aussi facilement que ça
Les moments qui font partis du passé déjà

Et pourtant, dans ma vie, mes souvenirs font des ricochets
Et les ondes se propagent, à peine perceptibles à la surface
Même lorsque du point d'impact tu t'es éloigné, les remous ont continué
J'étais piégée comme des poissons dans la nasse
L'on ne peut pas échapper à ses idées
Je suis nostalgique de notre complicité

L'on joue toujours à chat
L'on veut se rapprocher, puis on s'éloigne à jamais
On veut toucher du doigt,
Être proche, être là
Et puis un jour on s'en va
On se dit qu'après tout, l'on ne compte pas tant que ça
Qu'on est passé dans la vie des autres,
Qu'on ne s'y est pas arrêté assez, pour avoir marqué.
Mais, si l'on se trompait ?

Si tu étais entré dans ma vie,
Si telle une drogue tu m'avais apporté tant d'envies
Si tu avais été là plus que tu ne pensais
Si nos moments d'intimités valaient tant pour moi
Si nos échanges me comblaient
Si tout ce que nous avions fait, sont aujourd'hui souvenirs
Mais, si tout ce que nous aurions pu faire, sera à jamais mort-né

Si tout ça était le cas, alors comprendrais-tu ce qu'est le manque ? Comprendrais-tu que tu me manques ?
En ais-je le droit ? Si ce n'est pas le cas, je le prendrai et t'enverrai en pensée,
le souvenir de l'un de nos plus beaux éclats de rire.