Cycle éternel usuel
Cycle éternel de nos dysfonctionnements usuels. En premier c'est le choc.
Toujours ce malaise qui se propage d'abord comme un vague pressentiment pour s'imposer comme une certitude et emplir la totalité de la vision.
Quand enfin les yeux ouverts nous contemplons le désastre alors c'est le cœur qui prend le relais. Passer du malaise, des hauts le coeur à la tristesse. Le cœur se fait gros, il dévore ce qui se trouve autour, le phagocyte. Il cogne contre les côtes, il sort de sa place jusqu'à ce qu'enfin le raz de maree puisse déborder.
A ce moment c'est la déferlante, la vitesse s'accroît , l'eau devient torrent en furie. L'élan est tel que rien ne peut l'arrêter. Dans sa fuite, tout semble emporté sur son passage, rien ne résiste à la puissance libérée de la tristesse trop longtemps contenue. Le bruit est sourd, la colère froide, elle vient dessécher les rives qui étaient détrempées.
Voilà le silence, le froid, la solitude comme un vent glacé qui sèche, qui gerce, qui apaise le bruit et la fureur, qui coupe toute attente de l'extérieur. Le cœur est alors dur, son enveloppe se fait pierre. Le silence s'impose aux éléments. C'est dans ce paysage dévasté des blessures invisibles, des omertas assassines, des ravages de la rage et la colère que le feu reprend vie.
C'est quand tout est foutu, que nous sommes à genoux que renaît la lueur d'un feu de vie ardent. Il s'allume au fond du cœur, il luit au fond des yeux. Il fait briller l'espoir dans le miroir sans tain. Il est invincible, il est survivant, il est celui qui se bat, qui n'abandonne pas. Il est fort, il fait relever la tête plus haut que les cimes, il fait renaître la force et embellie la vie, les Hommes et leurs rêves, leurs libertés et leurs conquêtes. Il est intérieur mais peut réchauffer le monde, désirer l'amour, toucher la pudeur et craquer tous les os, jusqu'à rassembler dans l'air, les gouttes de sagesse, les rêves enfouies pour faire s'écouler les flots.
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