Le monde n'est pas prêt

C'est tout un poème, elle est tout un poème, elle est tout. Plus vivante que vous tous, plus réelle que ce qu'on voit. Plus touchante que la pluie qui vient laver les cœurs. Plus intense que la vibration des papillons dans ton ventre. Plus mystérieuse qu'une danse dans la nuit. Plus renversante que la vision d'une nature sans fin peut offrir. Plus belle que l'esquisse du sourire qui te transperce. Plus délicate que la rosée qui frôle le monde.

Le monde n'est pas prêt, le monde ne veut pas voir, le monde est cruel.

Elle n'a pas de limite, elle est plus subtile, tu la penses silencieuse quand à l'intérieur tout est volubile, tout est mouvant, saccadé, coloré. Tu la penses compliqué quand dans son cœur, tout est ouvert et libre et généreux coulant comme une rivière intarissable réconfortant les souffrances esseulées. Tu ne la comprends pas alors tu veux la gâcher, tu ne la possèdes pas alors tu veux la blesser, tu ne l'écoutes pas par peur de t'élever, tu ne la mérite pas alors qu'elle n'attend rien de toi.

Le monde n'est pas prêt, alors elle fuit le monde, les regards, se drape de tout ce qu'on aimerait voir plutôt que la réalité. 

Parce qu'elle est bouleversante cette réalité, que nous sommes bien trop sots, bien trop durs, bien trop mauvais pour côtoyer les anges. Nous aimerions tellement les voir, les entendre, se laisser bercer par leur douceur et leur tendresse immortelle, mais nous ne voulons pas les croire là, nous devons les éprouver pour s'assurer de leur inhumanité. Nous aimons, aimerions les voir tomber, chuter, échouer et s'assurer que nous sommes tous aussi misérables au fond.

Le monde a beau la désirer autant qu'il peut la haïr, elle reste droite, même lorsqu'elle combat elle épargne, elle protège son assaillant.

Elle est bouleversante de croiser notre existence, si nous prenons le temps de croiser son regard, le soutenir, lui sourire, lui donner l'espace d'un instant la certitude d'un instant de paix. C'est en retour une vague d'amour coloré, un océan de tendresse, l'apaisement d'une main caressant, essuyant les larmes, un refuge pur et serein hors du temps. Un paradis en un regard au fond de ses yeux chauds, elle est la sensualité incarnée, la chair au bord du plaisir, les frissons d'une caresse.

Le monde a beau l'appeler et crier son nom autant qu'il la repousse, elle reste fidèle à sa route, à son cœur, à l'amour le plus pur.

Parce que dans le secret de son sourire, l'amour se multiplie sans jamais se diviser. Parce que même lorsqu'elle mord la poussière, le sable devient mouvant lui offrant son lit le plus doux. Parce qu'elle n'abandonne jamais, elle ne t'abandonne jamais même lorsque tu marches sur le fil au-dessus du vide. Parce que dans tout est noir, elle te montre toujours la lumière qui est là et émane de toi, même lorsque tu es un ange déchu. Parce que quand tu te crois seul au fond de tes pensées, elle est là et pense à toi, t'entoure de ses bras jusqu'à ce que la rage s'en aille. Parce qu'elle vit plus fort, comme si elle connaissait le prix, comme si c'était son dernier jour, comme si elle savait que tout s'arrête et qu'on est jamais prêts. Parce que même quand elle est à bout de force et de temps, elle est là pour toi, dans le passé, les souvenirs, dans le présent et l'épreuve du temps. 

Le monde ne l'a jamais épargné et elle est tout, toutes les couleurs, toutes les douleurs, tout le temps, les saisons, la vie, la nuit, la pluie qui coule, qui tombe, son bruit sur la tôle, sa chaleur et tous les échos de son être.

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