Dou-coeur

Se réveiller un matin par la douleur.
S'y habituer lentement en douceur.
Se demander, s'interroger, sans bouger.
Les draps contre soi, le coton dans les doigts.
Râler intérieurement de ne pouvoir enregistrer ses pensées.
Ne pas bouger par crainte de le réveiller.
Chercher de quoi, saisir au petit jour.
Ces pensées fugaces qui partiront sans détours.
Mélange de songes, mêlés de frustrations.
Faut-il dormir, faut-il dire non.
Faut-il écrire ou encore saisir ces instants ?
Ne pas pleurer, ne pas se plaindre.
Embrasser le silence et les ombres planantes.
Ressentir enfin sans taire la chair.
Savoir pourquoi et avoir choisi,
Oblige parfois à cet interdit,
Car il y a un accord tacite entre nous
Et cette douleur que nous acceptons non sans mal.
La certitude des limites temporelles de nos ressentis,
L'évasion de nos pensées sauvages,
Font de la douleur seulement une gêne,
Un engourdissement à peine.
Dans un moment bientôt présent,
Cette sensation ne sera qu'un souvenir absent,
Des lueurs bleues, mauves, jaunes sur nos plaies,
Enfin, j'entends que se taisent mes pensées.

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