Les armes et les combats

Ça gronde et ça fourmille jusqu'au bout des doigts. Comme une vague, déferlante qui attends le moment pour s'écraser de tout son poids et tout réduire en grain de sable aussi fin que de la poussière...tout. Comme une fracture dans un cœur se contractant pour être aussi dur qu'un os. Se brisant comme un miroir en mille fragments et éclats, fameux Tako. Chacun reflète alors une part de réalité, de dualité. À l'intérieur d'une vieille maison où tout craque comme un navire soumis aux flots tumultueux, ne protégerait du déluge, du désespoir, d'une mort certaine au fond des abysses océaniques, que la coque, que la peau. Le son est lointain, les craquements résonnent dans l'air et toutes les directions, comme un animal indomptable et insondable dont les cris déchirent l'âme. Comme un vieux plancher sous son poids, sous ses pas, tout semble prêt à céder. La pression contre la coque, contre ce bois qui n'a jamais été aussi vivant et puissant que soumis à ces forces qui le dépasse, le bouleverse. Hommage à cette peau, cet organe qui est tout, qui protège si visible qu'il devient invisible, qu'on l'oublie jusqu'à ce qu'il tiraille, qu'il craquelle, qu'il se ride, qu'il brûle. Derrière lui plus rien ne tient, plus rien ne peut. C'est dans la solitude de l'âme et des pensées que si l'esprit résiste à l'hiver, à la mort, au froid, la douleur, que la peau se mettra à bourgeonner à nouveau. Sur le printemps de la chair, la naissance des fleurs nouvelles, l'espoir, la présence, la joie renaissent alors des épaves et des naufrages. Des soldats morts au combat, des résilients et des résistants. Face à l'amour ou à la mort il n'y a plus de peur, que la survie, seulement l'instinct, la chance aussi. 

Face à la colère qui gronde, qui déchire, qui désire, face aux luttes fratricides des êtres trop pleins d'un idéal inhumain, face aux cycles des printemps emplis d'abondance annonçant la fin temporaire des épreuves que seule la solitude de l'hiver permet le temps de régénérer. Face aux mystères, à ce qui enchante sans en comprendre le sens... il en faut. Oui il en faut de la chance.

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