Regarder les nuages

 Je regarde les nuages qui filent et se rejoignent. Leurs contours vaporeux, leur trajectoire incertaine. Leur consistance cotonneuse ou soyeuse. Je les regarde passer et aller, venir et partir. Dans ce décor lisse et profond, dans cet univers bleu de l'azur, au zénith le soleil s'enfuit déjà un peu. Ils paraissent tous au même plan, au même endroit et pourtant. Certains passent devant, certains se sont mis en arrière-plan. Spectateurs eux aussi, me regardant derrière la vitre, laissant leurs congénères me voiler, me découvrir aidés par le vent, l'air du temps. 

Je les regarde un peu au loin, le soleil se cache aussi. Ils sont devant les projecteurs, lumineux et éclatants. Leurs arrondis dorés, leur calme et volupté, les traits de lumière transperçant les cieux. Rayonnants, présents, intense de beauté, époustouflants de sincérité. Car de leurs masses énormes, de leur grandeur hors cadre, la lumière éblouissante n'éclipse pas leurs ombres grisées, leurs noirceurs qui se dessinent aux opposés. Elle fait partie de tout, de leurs couleurs dégradées qui se rapprochent du divin. 

Et c'est au coucher du soleil, baignés de ses rayons rosés et chauds, rassurés de cette couleur d'où s'échappe la tendresse sucrée. Qu'ils s'abandonnent un peu à l'horizon, se diluent un peu dans le bleu nuit qui s'invite. Exaltés par le rideau du soir qui tombe, de la nuit qui pointe au coin du ciel. Une fois l'astre couché, la lutte des nuages et du soleil est terminée. Chacun a trouvé sa place, chacun a posé de sa palette une empreinte dans ce ciel irisé de la joie de ce mélange.

Quand tout est terminé et que la lune vient à s'inviter, c'est pour sourire en croissant entourée des éclats de rire et de joie parsemés dans ce ciel comme des miettes d'étoiles. 

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