Nos silences

 Parfois le silence, aussi douloureux soit il est plus supportable que le sens réel des mots.

Il devient un ami, comme un nuage flou, protecteur qui nous dissimule aux yeux des autres et des faits. Il devient notre monde intérieur qui quand il a fini d'emplir l'espace commence également à emplir le monde autour.

Parfois, il nous évite la confrontation, la douloureuse peur. Pas une crainte abstraite un peu improbable mais une quasi-certitude de ne pas vouloir se confronter à l'incrédulité, plus douloureuse encore que la réalité.

Il est alors notre pouvoir, notre moyen d'action, notre sensation de reprendre un contrôle futile sur une connaissance inutile, encombrante, ennuyante. Un compagnon silencieux que le noir n'effraie pas.

Parfois il nous devient insupportable. Il nous renvoie seulement les échos de nos pensées, de nos idées, de nos limites, de nos critiques. Il nous éloigne et nous suivons jusqu'à nous perdre au plus profond.

Il devient alors étouffant, suffoquant, il nous oppresse et nous stresse. Il enveloppe comme un serpent et serre doucement jusqu'à faire mal. 

Parfois il est apaisant. Nous voilà seuls dans la foule prêts à entendre notre cœur battre, nos poumons respirer, notre souffle vibrer. Etre à l'écoute profondément de chaque sensation dans un ballet fluide et libre.

En dehors de toutes sollicitations extérieures, des influences et des attentes. Il y a dans son silence l'essence du pire et du meilleur de nos êtres 

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